envie d'écrire
mes billets ne sont jamais (ou presque jamais) préparés en avance. le matin dans ma voiture je réfléchis à ce que je vais écrire ou montrer... et puis après, face à mon écran, c'est l'improvisation!
ce matin, j'avais envie d'écrire.....
oui mais écrire sur quoi... tellement de choses qui suscitent des réactions, des envies de partager mon point de vue. écrire sur l'incivilité en voiture... sur pourquoi les jeunes garçons qui passent à la télé sont-ils habillés comme des filles... sur une phrase lue sur un blog qui a provoqué une grande colère intérieure, hummm, pourquoi pas, mais je crois que ce sera un bon sujet pour petits pas et patapon, écrire sur milles et une chose... sur les 500g pris depuis la visite chez la diététicienne... et puis en fait, j'ai cette phrase prononcée hier par la copine avec laquelle j'ai déjeuné qui résonne dans ma tête et donne lieu à plusieurs réflexions... une phrase anodine, banale, mais qui éveille ma curiosité et suscite des réactions zebulliennes!
hier midi donc, je suis allée déjeuner avec mon ancienne voisine. elle est hongroise. après avoir dégusté un kebab, je l'ai entraînée avec moi dans une parfumerie, histoire d'aller voler quelques "pschit" de parfum avant de retourner au bureau. je n'aime pas beaucoup l'odeur du kebab sur mes habits... surtout en ce moment que mon odorat me joue des tours! c'était en fait presque la première fois qu'elle entrait dans une parfumerie et était curieuse comme une petite fille. première fois parce que ce genre d'endroit ne l'avait jusqu'à présent pas vraiment intéressé. je l'observais s'amuser des accessoires d'onglerie quand elle me dit "tu sais, j'ai des ciseaux à ongles dans mon porte-feuille, je cherche un aiguiseur.... mais je n'en trouve pas ici. en hongrie, on trouve très facilement..."
petite phrase anodine... qui me rappela ces longues conversations avec une ancienne collègue lituanienne. rencontre professionnelle qui a eu lieu en 2001/2002 alors que j'étais stagiaire dans une des institutions européennes. elle aussi était stagiaire, l'une des toutes premières fonctionnaires des futurs états membres de l'union européenne à venir se former au sein des institutions. l'une des toutes premières à découvrir "pour de vrai" le monde de l'ouest, le monde de la consommation, le monde de l'argent roi. Laïma me racontait alors que chez elle, les chaussures étaient garanties 10 ans! elle avait voulu s'offrir une paires de jolis escarpins ici et avait demandé à la vendeuse si les chaussures étaient garanties, et la vendeuse ne l'avait pas comprise. une garantie sur des chaussures, quelle drôle d'idée pour nous!
cette histoire d'aiguiseur de ciseaux hier n'a fait que me rappeler à quel point nous sommes des consommateurs irréfléchis... des consommateurs habitués à jeter au lieu de réutiliser, conserver, entretenir, prendre soin...
Laïma aimait se promener dans le centre commercial attenant aux institutions européennes. elle aimait flâner dans les rayons fruits et légumes, viandes, admirer la jolie présentation de la poissonnerie. elle photographiait avec ses yeux toutes ces images d'opulence et de richesse. mais au fonds d'elle-même, elle détestait notre monde. elle avait une grande nostalgie du monde d'avant, celui des vraies valeurs... un peu comme Christiane Kerner dans Good Bye Lenin.
Agi, elle, me raconte ce qui la choque ici, elle me raconte tous ces comportements gaspilleurs et irrespectueux qui l'agacent. j'aime l'entendre s'énerver contre des gens comme moi, qui oublient parfois la chance qu'ils ont... elle me remet les pieds sur terre, me rappelle à l'ordre. j'aime l'entendre me dire "non mais tu te rends compte......" et moi ne pas me rendre compte de suite, mais laisser ma tête buller et me rendre compte plus tard. j'aime cette fraîcheur et cette candeur que j'aurais aimé ne jamais perdre, mais dont on est malheureusement souvent obligé de se séparer, j'aime me rappeler la valeurs oubliées des choses!
alors zebulle bulle..... et se dit qu'une fois de plus elle est convaincue de la richesse des échanges culturels. la maîtrise de plusieurs langues est une porte ouverte vers l'échange culturel et un enrichissement personnel. mais elle regrette. elle regrette d'avoir étudier les langues plutôt que la sociologie. en fait non, elle aurait aimé étudier les deux. les langues pour pouvoir communiquer avec les autres et la sociologie, parce qu'elle aime observer, comparer, analyser, essayer de comprendre les phénomènes humains, les cultures, parce que zebulle est fascinée et passionnée par les humains et leurs relations aux choses et à la vie. parce que paradoxalement zebulle aime les gens même si elle les fuit le plus souvent!